La réponse facile : un automobiliste roulant en VUS dans un quartier résidentiel, pour gagner quelques secondes sur son trajet journalier.
La réponse difficile : Nous tous.
Vous vous rappelez il y a 13 ans, quand un certain maire visionnaire décidait de s’attaquer à la circulation de transit dans les rues de son arrondissement? Les articles de presse et les téléreportages fustigeant ces changements se sont comptés par dizaines, les conseils d’arrondissement ont été envahis par des citoyens réfractaires aux changements.
Guerre à l’auto qu’on disait…et qu’on continu à crier haut et fort dès qu’une transformation d’une rue ou d’un chemin vient réduire le sacro-saint espace dédié à l’auto. Pensez aux changements de directions de rues, aux pistes cyclables, aux rues piétonnes. Pensez à la transformation de la voie Camillien-Houde, qui même en 2023, soulève les passions de journalistes-chroniqueurs, de personnalités publiques et membres de l’opposition à l’hôtel de ville.
Au-delà de cette tragédie, nous avons collectivement aliéné nos enfants de leur autonomie, de leur indépendance, de leur activité physique quotidienne, en priorisant la fluidité automobile sur leur sécurité. Nous sommes donc tous sur le banc des accusés, citoyens qui demandons des consultations à outrance, chroniqueurs réactionnaires, politiciens manquant de courage ou s’opposant à l’apaisement de nos quartiers.
Des solutions existent. Il faut aller plus loin que des panneaux et de la peinture, qui signalent mais ne protègent pas. Il s’agit de mettre en place des mesures qui réduisent la probabilité de collision en éliminant la circulation de transit, en complément d’aménagements physiques qui empêchent les mauvais comportements, réduisant ainsi la gravité des blessures en cas de collisions.
Le dernier plan proposé par la Ministre des Transports et de la Mobilité Durable Geneviève Guilbault est une révolution en soi. La volonté et les actions de la ville de Montréal à revoir les paradigmes de mobilité dans tous les nouveaux aménagements en est une autre. Mais ces règlements et lois sont futiles tant et aussi longtemps que nous continuons à nous opposer aux mesures qui en découlent et à décourager les décideurs d’agir.
Alors, décideurs, ayez le courage de vos convictions. Citoyens, adaptez-vous et embrassez le changement, vous serez les premiers à en profiter. Faisons en sorte que le tragique décès de la petite Mariia en sauve des milliers d’autres.